05 mai 2012 - Ecrire un sonnet avec fins de vers imposés.
La manouche immobile
Une manouche en babouches voulait montrer sa bouche ;
Gencives, carries, abcès s'y livrant escarmouche ;
A quelque praticien familier d'apostrophes,
Redoutant le dentier : l'ultime catastrophe.
Adieu couscous, loukoums, samoussa, sarrazin.
Plus rien jure-t-elle ! Tantale sera son magasin.
Adieu bouées, bourrelets. Bonjours les falbalas.
C'est un aller direct pour la bamboula.
Sargasses en bathyscaphe. Samarcande en scaphandre.
Voyages sont à venir. L'obèse au coeur mysandre
Va goûter à Colmar et à ses calamars.
C'en est fini du plus terrible des cauchemars :
Inerte en sa maison par sa terrible emprise.
Rom : elle va courir le monde. Fin de la méprise.
Benoît Dervogne
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Calamars
Les pirates de Saint Malo, affamés de la bouche
Provoquant le chaland et visant l’escarmouche
Semant la pagaille et cherchant l’apostrophe
Bataillant tant et bien qu’advint la catastrophe.
Nous n’allons pas nous nourrir d’infâme sarrazin
Se disaient –ils en repérant les magasins
En vue pas la moindre viande, rien que des falbalas
Pour enfin déjeuner, nous faudra-t-il attendre la prochaine bamboula ?
Va plutôt enfiler ton seyant scaphandre
Pour partir à la pêche et faire taire les misandres
Langoustine, lottes, turbots, limandes et calamars
T’attendent au fond des mers, rompant le cauchemar
Pourquoi donc l’homme de la faim est-il sous l’emprise ?
Destinée conduisant vers d’odieuses méprises.
Christine Lucas
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MANIFESTATION MARINE
« Larguez les homards ! », crie le capitaine des bouches.
Fruits en l’air sautent en mer, pinces en escarmouche
Hissent les banderoles : « Halte au massacre ! » Apostrophent
Les écrevisses en sursis. Riposte en catastrophe.
Hisse et ho ! Cuisiniers des mers, bande de sarrasins !
Vous avez volé nos carapaces en magasin,
Vous aurez la camisole, sans vos falbalas ;
Donnez vos casseroles : nous jouerons la bamboula !
Réduisons ces assassins en écailles de scaphandres.
Vous les crabes, soutenez « le parti des Misandres »
Contre ce flot de calamités : calamars,
Crevettes, gambas : combattez notre cauchemar !
Le goût aurait-il sur l’homme une telle emprise…
… Qu’il ose nous bouillir tout cru ? Quelle méprise.
Hélène Prigent
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Haïssant chaque matin, du métro la bouche
Il joue avec la foule, évitant l’escarmouche
Se sent entre deux « maux » une maigre apostrophe
Son cœur trop fort palpite, craignant la catastrophe
Envieux de l’Astragale, d’Albertine Sarrazin
Il ne croise que grises mines et pauvres falbalas
Alors vite son refuge, son petit magasin
Là où trônent guitares, flûtes et bamboulas
Et afin de lutter, haine pour toi misandre !
Il ferme ses grands yeux, se glisse dans un scaphandre
Rêvant du monde des mers, sirènes et calamars
Ah oui ! Deux fois par jour sa vie est un cauchemar
Et pour ne pas subir, cette journalière emprise
Il décide d’oublier ce trajet qu’il méprise.
Isabelle Toros
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Qu'entends-je ? Philaminte, et ce de votre bouche
Non, je ne puis y croire, sans craindre une escarmouche,
une telle calomnie, oh, je vous apostrophe :
ce jeu finira bien par quelque catastrophe
Vous prétendez, ma chère, mes crêpes au sarrasin
je les aurais achetées, prêtes, dans un magasin !
Comme on achèterait un vulgaire falbalas
dans l'arrière-boutique d'un fatal bamboula !
Je vais, par désespoir, revêtir un scaphandre,
faut-il que vous soyez à tel point mysandre
pour m'envoyer ainsi parmi les calamars !
Dites-moi, Philaminte, que ce n'est qu'un cauchemar
ma mort me fera-t-elle fuir enfin votre emprise ?
Mangez, mangez des crêpes …. tout n'était que méprise.
Marie-louise TRISTRAM